L’osimertinib est un inhibiteur de tyrosine kinase (ITK) qui a montré sa supériorité par rapport aux autres ITK dans le cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC) muté EGFR de stade avancé. La compréhension des mécanismes de résistance à l’osimertinib est nécessaire afin d’optimiser la prise en charge de ces patients lors de la progression.
Nous avons recueilli les données histo-moléculaires de tous les patients traités par osimertinib de 9 hôpitaux universitaires en Île-de-France entre 2015 et 2018, à partir des prélèvements plasmatiques et tumoraux réalisés lors de la progression. Tous les échantillons avaient été analysés par Next Generation Sequencing. Le taux de réponse objective (TRO), la survie globale (SG), la survie sans progression (SSP) et la durée sous traitement jusqu’à arrêt (TTD) ont aussi été recueillis.
Deux cent vingt-six patients ont été inclus (2e ligne et plus : 219 [97 %]). Il s’agissait dans la plupart des cas d’un adénocarcinome (n=218, 95 %) avec une délétion de l’exon 19 du gène EGFR (n=134, 59 %). Cent vingt et un patients (53 %) avaient une atteinte secondaire du système nerveux central (SNC) à l’introduction de l’osimertinib. La durée médiane de suivi était de 11,6 mois (IQR : 4,6–18,2). Le TRO était de 52 % et le TRO pour le SNC était de 56 %. La SSP et la SG médiane étaient de 9,5 mois (IQR : 4,0–17,2) et de 24 mois (IQR [12,4–Non Atteinte (NA)]). Le TTD était de 12,7 mois (IQR : 5,1–24). À la date de recueil, 150 patients (66 %) avaient progressé dont 73 prélèvements contributifs (56 biopsies) ont été analysés. Les altérations histo-moléculaires les plus fréquentes étaient la mutation C797S (n=9 [13 %]) et l’amplification de MET (n=8 [11 %]). Une transformation histologique était retrouvée chez 5 patients (9 % des biopsies). La perte de la T790M était retrouvée dans 68 % des cas. La SSP et la SG après progression étaient de 6,0 mois (IQR : 2,0–10,4) et 15,1 mois (IQR : 6,7–NA) respectivement, et plus longues en cas de poursuite de l’osimertinib après progression par rapport à l’introduction d’un nouveau traitement systémique : 10,4 mois (IQR : 8,7–20,6) et 22,6 mois (IQR : 9,9–NR) versus 3,2 mois (IQR : 1,3–5,4) et 10,2 mois (IQR : 3,8–18,1) (p<0,0001 et p=0,002 respectivement).
Ce travail « en vie réelle » confirme l’efficacité de l’osimertinib dans le CBNPC muté EGFR de stade avancé. Les altérations les plus fréquentes retrouvées à la progression étaient l’amplification de MET et la mutation C797S.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.
© 2019
Publié par Elsevier Masson SAS.